CASQUE : SECURITE ET STYLE
Dis-moi quel couvre-chef tu as, je te dirai quelle équitation tu pratiques.
Tout d’abord, il faut dire que peu de sports ont autant de disciplines que l’équitation. Mais, ce qui est phénoménal chez nous c’est que chaque activité à son propre couvre-chef. En effet, il est inimaginable pour un cavalier de CSO de sauter avec un Stetson et encore plus inimaginable pour un cow-boy de sortir avec un chapeau de dressage.
Aussi, la protection céphalique la plus utilisée est le casque, très souvent appelé la bombe. Comment cet objet qui fait partie intégrante de l’image que l’on se fait du cavalier à évoluer ?
LE CASQUE ET LA SÉCURITÉ
Les bombes apparaissent à la fin du XVIIIème. Dans un premier temps, elles sont créées pour protéger les jockeys lors des courses et les cavaliers de chasse à courre. Depuis le dernier quart du XXème siècle, l’explosion du nombre de pratiquants a amené la généralisation du port du casque.
L’équitation est un des sports les plus accidentogènes. Selon l’institut de veille sanitaire, 6000 pratiquants sont accidentés par an, soit 4% des accidents liés à la pratique du sport. De nos jours, le port du casque est de plus en plus généralisé. Mais, selon une étude américaine, 12% de tous les accidents avec les chevaux, sont des traumatismes crâniens. Au total, avoir une protection diminue de 40 à 50% ces risques (étude publiée par la National Library of Medicine).
Il en résulte que nous sommes bien loin de la bombe souple, recouverte de velours, avec une jugulaire qui passe par-dessus la visière.
Aujourd’hui les casques doivent répondre à la norme CE VG1 01.040 2014-12. C’est-à-dire qu’ils ont l’obligation de :
- absorber une chute de 150 cm.
- résister à la pénétration d’une pointe de 3 Kg lâché d’une hauteur de 0.50 cm, même sur les aérations.
- avoir une jugulaire suffisamment résistante pour ne pas se casser et ne pas se détacher en cas de chute.
Dans cet état d’esprit, le casque est maintenant obligatoire dans tous lieux accueillant du public et pour toutes personnes prenant une leçon, contre rémunération. Tout professionnel est tenu d’en porter un.
Sur les terrains de concours, il doit également être porté par tous compétiteurs mineurs. De même dans la plupart des disciplines (telles que le CSO, Complet …) il est obligatoire sous peine de disqualification et ce, dès que le cavalier est à cheval dans l’enceinte du concours.
LE CASQUE ET LES ASSURANCES
Aujourd’hui il n’y a aucune obligation légale de porter un casque. Cependant il y a des obligations de sécurité. Dans le cadre du droit du travail l’employeur est tenu d’assurer la sécurité de ses employés, qui sont obligés de s’y conformer. De plus, en cas d’accident, certaines assurances peuvent mettre en avant qu’il y a faute de la part du cavalier s’il ne porte pas de casque.
Enfin, les enseignants et les centres qui travaillent avec du public sont garants de la sécurité des élèves. En cours, un élève doit monter avec un casque homologué et ajusté. Si ce n’est pas le cas le moniteur ou son employeur, peuvent être considérés responsable en cas d’accident.
Selon l’IFCE : « dans le cadre de ce contrat d’enseignement, le centre équestre est débiteur d’une obligation de sécurité à l’égard des cavaliers participant à la leçon ou à la promenade. » Cette obligation vaut aussi pour les moniteurs indépendants, qu’ils travaillent pour une structure ou même directement chez des particuliers.
Donc, si l’on met de côté le point de vue sécuritaire, il est vraiment dans l’intérêt des professionnels de faire respecter l’obligation du port du casque. Sachez que si un client propose de signer une décharge pour monter sans bombe, cela n’a aucune valeur.
En conclusion, aujourd’hui, il n’y a pas de loi obligeant un cavalier à porter un casque. Mais, il y a une obligation d’assurer la sécurité des travailleurs du secteur hippique et des pratiquants.
LE CASQUE, CONFORT ET ESTHÉTISME
Soyons franc, il y a eu une période dans l’équitation où les casques, n’étaient vraiment pas beaux et tenaient chaud ! Tout le monde a cette image où le cavalier l’enlevait, et qu’un trait de compression bien rouge barrait son front dégoulinant de sueur.
Là, il me faut remercier GPA ! Avec son casque au début des années 2000, il a réussi à donner aux cavaliers un casque sécurisant, léger, aérer. En plus il épousait la forme de son visage !
Dès lors, la bombe a connu une révolution. On a vu apparaître des bombes de plus en plus légères avec des aérations plus ou moins marquées. Là, sont arrivés des casques tels les CASCO. Ils ressemblent beaucoup aux casques de vélos avec de grosses ouvertures sur le dessus. Certaines marques ont choisi de masquer leurs aérations et d’autres d’en faire un élément esthétique, comme les grilles des bombes GPA.
Les jugulaires sont devenues des éléments qui rendent le port du casque plus joli, en collant au visage. Ils donnent l’impression que le casque est la continuité du cavalier. Du point de vue sécurité elles maintiennent mieux la bombe. Cela évite qu’elle bascule et casse le nez en cas de chute.
Les adeptes du style à cheval peuvent vraiment s’amuser ! Des marques comme KASK, KEEP ou SAMSHIELD proposent une telle diversité de coloris, de matières et de possibilités de personnalisation, qu’aujourd’hui le casque est devenu un véritable accessoire de mode. Il permet d’affirmer sa personnalité, au même niveau qu’une paire de bottes ou qu’un tapis de selle.
LE CASQUE EST UN ÉLÉMENT ESSENTIEL DE LA SÉCURITÉ
Il permet d’éviter les traumatismes graves en cas de chute. Mais, même s’il se généralise de plus en plus dans les carrières, chaque pratiquant doit avoir en tête que l’on peut avoir un accident avec le plus gentil des chevaux (je pense même qu’ils sont plus dangereux car l’on se méfie moins).
Il est avéré qu’un coup de pied ou un coup de tête sont tout aussi violents, si ce n’est plus, qu’une chute. Dans cette optique, le casque fait partie du matériel à avoir lorsqu’on longe un cheval. On constate aussi que moins nous sommes expérimentés, plus on a de chance d’avoir un accident autour du cheval. Il est donc important d’en généraliser le port dans les écuries, lors du pansage, en particulier pour les débutants.
D’énormes progrès ont été effectués sur l’efficacité et plus encore sur l’esthétisme et le confort. Cela étant, mieux vaut l’avoir sur la tête que dans un sac. Les casques sont essentiels et surtout, ils sont maintenant trop beaux pour les cacher !
Un article au top qui met parfaitement en évidence l’importance de porter un casque! Une mention ++ pour l’explication de la norme obligatoire, très utile et bon à savoir lors de l’achat d’un casque 😉
Super article 🙂